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À la session d’automne 2019, j’ai eu l’honneur de représenter l’UQAC dans le cadre des Rencontres Interuniversitaires des Maîtrises en art (RIMA) en marge de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, au centre d'art l'Écart de Rouyn-Noranda.

 

Ma conférence défendait deux rôles simultanément. Tout d’abord, j’y expliquais en long et en large mon parcours et ma pratique artistique en présentant mon sujet de recherche et mes intentions pour la diffusion de mon récit mythologique. En plus de répandre ces informations chez un nouveau public, hors de l’UQAC et de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, ma présentation était aussi une performance.

 

Une vidéo était projetée sur l’écran du colloque plutôt qu’un fichier PowerPoint comme on aurait pu s’y attendre. On y voyait une reproduction par imagerie de synthèse de l’étage où a eu lieu l’événement à l’origine de mon récit ainsi que l’étage du dessous, occupé entre autres par la Galerie l’œuvre de l’Autre. Le point de vue de la vidéo est à l’extérieur du bâtiment qui tourne lentement sur lui-même pendant qu’un brouillard épais apparait et l’enveloppe puis disparait. À un moment programmé dans ma conférence, j’ai invité une version médiatisée de moi-même à se joindre à moi afin de m’aider à prononcer mon discours. J’ai sorti une cassette audio de ma poche et l’ai insérée dans un lecteur portatif. À partir de ce moment, la cassette et moi nous échangions la lecture des paragraphes de la conférence. J’avais tout orchestré et enregistré en me préparant pour la RIMA. Il y a même un moment où on m’entend tousser sur la cassette et que c’est le moi présent dans la salle qui prend une gorgée d’eau pour soulager sa toux.

 

À la fin de la conférence, lorsque nous avons terminé le texte, la vidéo change. Une trame musicale reprenant les accords de Lachia ch'io pianga de Haendel démarre. Le point de vue de la caméra entre dans l’immeuble et suit le parcours que j’ai fait le matin du 9 octobre 2018 pour aller chercher ma sculpture dans l’atelier collectif et la déposer près du local de séminaire de l’UQAC. En même temps que ce passage de la vidéo, j’ai chanté la pièce de Haendel en falsettiste. Cette fois-ci j’ai réalisé ma performance vocale dans le réel, devant les spectateurs de la conférence. J’ai terminé en laissant tomber mon micro au sol, dans la tradition du mic drop.

 

Tout au long de la conférence, un télex projecteur ektagraphique de Kodak montrait une sélection de diapositives diffusant des photographies que j’ai produites en deux séances. Pour la première, j’ai documenté en quelques clichés des éléments architecturaux, du mobilier et de la signalétique qui se trouvent sur les lieux où l’événement à l’origine de mon récit a pris place. On voit par exemple une caméra de sécurité, l’enseigne du local de séminaire A1-1050 et la poubelle où a été jetée ma sculpture.

 

La deuxième séance photographique que j’ai produite pour les diapositives montre des accessoires appartenant au Kaiser. C’est à partir de ces images que j’ai commencé à construire la portion fictive de mon récit. Une photo montre par exemple un orgue électrique dans un studio d’enregistrement avec les partitions de Lachia ch'io pianga de Haendel sur le lutrin. Une autre montre un tablier déposé sur le bras d’un fauteuil.

 

Pour l’exposition collective qui était organisée en marge des conférences, j’ai présenté les résidus de ma conférence performative. Le télex, le micro sur son pied et un lutrin portant mon texte de conférence étaient rassemblés au centre de l’espace dont je disposais dans la galerie du centre d’art l’Écart. Le mur derrière eux recevait la projection de la vidéo qui jouait en trame de fond pendant ma conférence. Sa musique était quant à elle diffusée sur un petit haut-parleur camouflé prêt du projecteur pour contaminer par le son toute l’exposition collective.

 

J’ai enfin ajouté sur le deuxième mur que j’avais à ma disposition, perpendiculaire au premier mur, l’horloge scolaire et le plan architectural que j’avais présenté au centre Le Lobe lors du Micro-Festival Mobile. Tranquillement, le corpus d’artefacts renvoyant à mon récit mythologique prenait de l’expansion.

LE CONFÉRENCIER

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